Mnestra décline les possibilités d’un polymère nommé “Halchimia”, matériau unique en son genre de par la multiplicité de ses applications et de ses qualités, produit à base de composants minéraux et dont la mise en oeuvre se fait sans autre solvant que l’eau. Alliant de puissantes qualités agglomérantes à la résistance au feu, il trouve son utilité en décoration par l’adjonction de charges qu’il magnifie, du simple pigment aux métaux, en passant par la pierre ou le bois. Guidé, le hasard, au gré de ses originalités, a sa place dans les arcanes de la fabrication et rend chaque pièce unique. Très respectueux de la nature et tendance par les effets qu’il permet, l’Halchimia est un matériau ancestral tout autant que futuriste, écologiquement respectueux. J’ai la chance de connaître son inventeur, Roland Lefèvre, mon père spirituel, qui m’y a initiée il y a quelques années. Depuis, explorant de nombreuses pistes, j’ai trouvé ma propre métabolisation du matériau, mettant également au point un processus qui le rend pérenne et permet de l’intégrer parfaitement dans les œuvres qu’il vient embellir.

Mnestra, fille d’Erystichthon, prince de Thessalie, s’est vue dotée par Poséïdon du don extraordinaire de la transformation. Cela lui permit d’aider son vieux père, maudit par la déesse Déméter pour n’avoir pas respecté la nature et condamné à manger sans faim sans être jamais rassasié. Pendant un certain temps leur tandem fonctionna parfaitement : le père vendait sa fille qui s’échappait en se métamorphosant... les dons de Mnestra nourrissaient son père. La malédiction ne put se calmer et Erystichthon finit par se dévorer lui-même. Mais Mnestra avait gagné le don de la métamorphose. En souvenir de cette histoire une espèce de papillon brun roux d’Europe, le Moiré fauve porte le nom scientifique d’Erebia Mnestra.